Dans le cadre des ateliers philo du Vieux Logis, 11 jeunes (8 garçons et 3 filles) ont participé à cette animation autour du film « Demain ». Le documentaire est construit en cinq parties plus l’introduction, chacune traitant d’une thématique différente. Nous avons donc fait des pauses entre chaque partie pour discuter des thématiques plus précises.

Ainsi, après l’introduction du film présentant le constat préoccupant de l’impact de l’humanité sur le réchauffement climatique, nous avons recueilli les premières impressions. Nous nous sommes questionnés sur la difficulté de l’enjeu. Avons-nous assez de temps pour réagir ou est-il déjà trop tard ? Pouvons-nous au moins limiter les dégâts ? Quelles sont les causes du problème ? Certains n’avaient pas conscience des conclusions scientifiques sur le sujet. Après le constat, ce film présente dans ces 5 parties, essentiellement des solutions.

Nous avons ensuite visionné la première partie sur l’alimentation. Il était ici question d’interroger nos méthodes de productions de nourriture, l’agriculture industrielle et ses limites et les solutions de l’agro-écologie et de la permaculture. Nous avons discuté des raisons qui poussent l’humanité à privilégier l’agriculture industrielle et aussi de la nécessité de développer une agriculture sans pétrole. Nous avons aussi discuté de l’importance de maîtriser localement sa production de nourriture pour dépendre le moins possible de la production alimentaire réalisée à l’autre bout de la planète.

La seconde partie traitait de la production d’énergie et présentait les alternatives possibles à l’exploitation des ressources fossiles. Nous avons constaté que les jeunes avaient très peu conscience des différentes manières de produire de l’énergie, à par via l’éolienne. Nous nous sommes demandé si produire de l’énergie à partir de ressources fossiles, donc épuisables, avait du sens ? Nous avons aussi rappelé en quoi la production d’énergie était un enjeu majeur pour faire fonctionner nos sociétés. Ensuite, nous avons discuté de la problématique de la gestion des déchets : continent de plastique, gaspillage… le film présentait les avantages écologiques et économiques d’une intégration des déchets dans une économie circulaire où ses derniers peuvent devenir à nouveau des ressources.

La troisième partie s’attaquait à une thématique assez complexe : l’économie. Nous avons pris du temps pour expliciter davantage ce qui était décrit dans le film tel que la création de la monnaie via les banques privés et le fonctionnement de la monnaie locale et son impact sur la résilience économique des territoires. Nous avons fait le parallèle entre les monocultures en agriculture et les « monocultures » de monnaies pour décrire l’éloignement qu’avait ce système avec celui de la nature, jouant davantage sur la diversité et la complexité des interactions. Une partie du film décrivant le fonctionnement d’une entreprise faisant de « l’écolonomie » a suscité aussi des réactions. Cette entreprise, Pocheco, démontrait que c’est en intégrant les exigences écologiques dans la production qu’elle devenait inventive et qu’elle faisait aussi des économies. Le système circulaire de la nature était alors redécouvert.

La quatrième partie du film présentait différents systèmes démocratiques comme des alternatives aux types de démocraties les plus répandues aujourd’hui. Cette partie soulignait notamment le lien direct entre l’implication des citoyens dans la vie politique et leurs réels pouvoirs. Nous avons donc redéfini ce qu’est une démocratie et nous avons discuté des différentes manières de faire vivre une démocratie. Nous avons aussi discuté des différents types de lois et de leur respect. Entre celles venant de plus haut, de la nature, des droits de l’homme et de la constitution et celles dictées par les gouvernements qui vont parfois à l’encontre.

Enfin, la cinquième partie traitait de la thématique de l’éducation. Elle présentait essentiellement le système scolaire Finlandais et ses résultats surprenant non seulement sur le plan purement scolaire mais aussi sur les comportements individuels et collectifs. Cette partie mettait en évidence l’archaïsme du système scolaire Français et ses présupposés sur ses valeurs telles que l’autorité, la compétition ou encore l’évaluation. Certains jeunes ont tout de même eu des difficultés à concevoir une éducation sans sanctions, voir sans violences. En revanche ils ont reconnu l’importance d’apprendre aussi d’autres savoirs tels que la couture, le ménage ou la cuisine et ils ont aimé l’attention portée à chaque élève à travers les différentes méthodes d’apprentissages proposés aux enfants, en fonction de leurs profils. Le nombre d’enseignants et d’élèves par classe a aussi suscité de l’étonnement.

Ce séance fut longue et un peu difficile pour certains. Nous leur avons demandé un long effort de concentration mais ils ont tenu et ils ont fini par nous remercier avant de partir. Ce fût l’occasion pour certains de prendre conscience de certaines problématiques et surtout de solutions. Nous espérons que cela a suscité en eux l’envie de s’engager et être acteurs de solutions pour le monde de Demain.

Robin Uberti, philosophe