La végétalisation de la devanture du SESSAD existait déjà depuis 2015, lorsque nos plantes étaient belles, parfois elles disparaissaient, parfois elles provoquaient des échanges et des participations des habitants du quartier…. Cela demandait également un petit coup de neuf … puis nous avons vécu le confinement… Quand la société est agitée par la pulsion de mort sans pareil, quoi de plus thérapeutique, plus résilient que de répondre par la créativité en appliquant les adolescents, dans une démarche soignante par le retour à la nature… allez plus vers un processus qui nous emporte vers la pulsion de vie ! C’est un axe de travail fondamental au sein du SESSAD.  

Porté par trois professionnels du SESSAD aux compétences diverses et complémentaires, à savoir l’Art, le Bricolage et la permaculture, le projet s’est déroulé sur 4 semaines. Ce n’était pas un groupe construit dans le sens où nous n’avons pas pensé à des jeunes à inscrire au préalable. Il s’agissait d’un projet institutionnel qui se déroulait tous les mercredis et vendredis matin où la porte était ouverte à celui que ça tentait… Une petite dizaine de jeunes accueillis au SESSAD ont participé… Ils ont démonté le mur suscitant les craintes au sein de l’équipe du SESSAD, des voisins, des passants « est ce qu’on était en train de tout détruire ? » 

Puis nous avons chiné dans les rues du quartier des palettes, nous avons construit un mur à végétaliser, nous avons planté, décoré… accompagné par les petits mots, compliments, conversations, l’enthousiasme des passants portant un regard valorisant sur le travail des jeunes…. Et désormais nous en prenons soin et nous l’améliorons encore…  

Le mur végétal vit ! Et il fait vivre le quartier ! … Des inconnus, des collègues d’autres services de l’AVVEJ, nous font des dons de plantes, de pots et nous nous essayons de les mettre en valeur ! Les plantes restent désormais car une grainothèque comprenant « des graines de partage » a été intégré. Partager, expliquer le bouturage au lieu de subir les vols et d’être déçu ! Une bibliothèque devrait aussi bientôt intégrer le mur, ainsi qu’un hôtel à insectes avant l’hiver pour abriter ses hôtes, et des mangeoires pour oiseaux… 

Ce projet institutionnel est aussi une porte d’entrée dans l’écocitoyenneté. Le réchauffement climatique, la prise de conscience écologique, la permaculture, … sont autant de raisons de sensibiliser les petits citoyens que nous recevons chaque jour à l’environnement ! Planter, semer, jardiner devient un acte politique de citoyen du monde ! Les jeunes ont construit un endroit harmonieux, résilient, productif et durable. Longue vie au mur végétal !

 

Julie Henon,  éducatrice spécialisée