Depuis le début de l’année 2019, l’activité de la marche et ses vertus sont au cœur d’un projet qui se poursuit sur l’année 2020. La marche pour ses bienfaits sur la santé physique et psychique, la marche pour son accessibilité, la marche pour son moindre coût, la marche pour sa facilité : une des clés du bien-être est à portée de main de tous, voici le message fort sous-tendant ce projet ! L’idée dans ce cadre n’est pas de la considérer et de la pratiquer comme un sport, mais plutôt comme un art de vivre. Les objectifs sont multiples, se déclinent à l’infini au fil des séances et des jeunes qui y participent, ce qui permet d’ouvrir le champ des possibles dans les suivis individuels. 

La participation à ce projet est ouverte et commence en Ile-de-France, où des sorties mensuelles sont proposées dans deux buts essentiels : déconstruire les stéréotypes négatifs dont est victime l’activité de marche (« ça ne sert à rien », « c’est fatigant », « on s’ennuie ») en imaginant des sorties ludiques en donnant du sens et de la valeur à la marche (balades-énigmes, chasse au trésor, défis) et inscrire chaque jeune dans un collectif qui évolue et se construit dans un rythme très spécifique à cette activité. 

Dès le début du projet, nous avons été agréablement surpris par les ressources des jeunes mais aussi celles du collectif dans lesquelles chacun et chacune pouvait venir puiser mais pouvait aussi enrichir. Certains ont pu verbaliser les bienfaits corporels d’une balade, d’autres, surpris, racontent comment la crainte de s’ennuyer a rapidement été chassée par la multitude de stimuli suscitant la discussion ou l’émerveillement, et enfin la notion de plaisir lié à une activité et un rapport au temps nouveaux a été partagée. 

Cet engouement a permis de créer une dynamique dans laquelle jeunes et adultes se projettent d’un mois à l’autre sur des sorties très diverses qui rompent avec le quotidien dans un rapport au temps et à l’autre très précieux. 

La marche et ses bienfaits ayant commencés à prendre forme et à créer des adeptes, la seconde étape de ce projet est d’y associer la notion de « Rêve » et d’aller plus loin dans le concept de marche et de ce qu’elle peut suggérer : la connexion à la nature, à soi, à l’autre. C’est ainsi que nous sommes partis en week-end dans le Loir-et-Cher pour : marcher au milieu des animaux au Zoo de Beauval, puis le lendemain, participer à une randonnée autour de la découverte du patrimoine et du Château de Cheverny. Vingt-quatre kilomètres de marche dans le week-end, pour des jeunes, qui avouent préférer prendre le tramway pour deux stations lorsqu’ils viennent au service : « ce n’est pas le même contexte ! », se justifient-ils… Effectivement, créons ces contextes qui les autorisent et les encouragent à marcher et à se déconnecter sans compter ! 

Pour continuer à rêver et découvrir ensemble, le projet prend une nouvelle forme cet été, puisqu’au mois d’août, un groupe de 4-5 jeunes partira randonner en itinérance et bivouaquer en pleine nature dans le Queyras avec des mules et une professeure de Xi-Gong… 

Caroline Hamon, éducatrice sportive et scolaire de La Touline